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Neuf mois et te voilà

17 Octobre 2021. Je t’ai rencontré ce jour, pour la première fois et pourtant, j’avais déjà l’impression de te connaître.

Neuf mois que nous t’attendions. Neuf mois où nous t’avons parlé, à travers l’épaisse couche qui était ta maison. Nous as-tu entendus ? Chaque jour, nous te racontions nos journées, nous te chantions des berceuses, nous te racontions des histoires. Tu n’étais même pas encore là, que nous nous occupions déjà de toi. Ta maman faisait très attention. Elle a dû arrêter de boire pour les occasions, manger sainement, elle conduisait moins, ne portait pas de poids lourds…

Nous avons préféré ne pas connaître ton sexe. Les surprises, nous adorons ça ! Alors il a fallu t’acheter des affaires mixtes. Cela n’a pas été simple, surtout pour les habits. Mais nous n’avons pas baissé les bras, et nous avons réussi. Nous voulions aussi te choisir un beau doudou de naissance. Nous savions déjà que le reste de la famille et des amis te choisiront de nombreuses peluches que tu vas adorer, si tu es comme ta maman. Mais nous voulions choisir, nous, ton doudou de naissance. Celui que tu garderas et chériras plus que les autres. Celui qui aura plus de signification pour toi. Nous avons fouillé tous les magasins en quête du doudou parfait. Il devait être exceptionnel. Beau, doux, mignon, petit mais pas trop… nous voulions t’offrir un cadeau parfait. Et nous l’avons trouvé.

Nous étions en train de regarder un doudou représentant un petit loup blanc aux oreilles encore plus douces que le reste de son corps, quand tu as remué et donné un petit coup à ta maman. Nous avons pris cela pour un signe. Ce doudou était le tien, c’est ce que tu nous faisais comprendre, comme tu le pouvais.

Le soir, nous nous installions dans le lit et nous posions nos mains sur ta maison, le ventre de ta maman. Et là, c’était le spectacle. Tu remuais un peu, tu donnais des petits coups, puis des gros. Ta maman a murmuré, une fois :

- Elle a ton impatience, elle veut déjà sortir.

- Elle ? avais-je relevé.

Puis elle a croisé mon regard, comme étonnée.

- Oh, je n’avais pas fait attention ! J’ai dit ça comme ça. Quelque chose en moi a voulu que ce soit une fille.

Et depuis ce jour, nous étions persuadés que tu étais une fille. Alors nous avons commencé à te chercher un prénom. Ta maman aimait des prénoms que je n’aimais pas et j’en aimais qu’elle n’aimait pas. Se mettre d’accord a été compliqué, nous avions toute une liste de prénoms. Alors nous essayions d’associer les prénoms avec ton nom de famille. Et là encore, ça nous a permis d’en éliminer qui n’allaient pas ensemble.

La nuit, nous rêvions de toi. Je me voyais en train de coiffer Anaïs, ou de cuisiner avec Léo, ou encore de gronder Mélinda, ou d’apprendre à dessiner à Paul.

Nous avons changés beaucoup de choses avant ton arrivée. Nous avons pris une vraie maison, notre appartement était trop petit. Nous avons choisis une belle maison, avec un jardin, près de l’école maternelle et de la crèche, pas loin d’une pharmacie et d’un cabinet médical, proche d’un parc, d’aires de jeux. L’endroit était idéal, la maison n’était pas parfaite, mais nous nous contenterons de ce petit bonheur.

Nous avons déjà préparé ta chambre. A la base, c’était juste un dressing, par lequel on ne pouvait qu’accéder par notre chambre. Mais nous l’avons modifié, pour que tu dormes toujours avec nous. Les murs sont oranges, nous y avons ajoutés des stickers d’un film que nous adorons : Le roi lion. Ton lit à barreaux est blanc, nous avons déjà installés deux de tes doudous. Ta table à langer est déjà garnie, tes livres sont rangés et tes habits le sont aussi.

Je me suis entrainé sur mon filleul à changer les couches. Ce n’est pas si dur. Le baby-phone en forme d’éléphant est installé, nous l’avons testé, il fonctionne. Simba, notre chat, se demande bien des choses. Pourquoi le ventre de ta maman s’est arrondi ? Pourquoi avons-nous changé de maison ? Pourquoi avons-nous tant de jouets ? Pourquoi ta maman dort plus souvent ? Pourquoi sommes-nous si heureux ? Nous avons essayé de lui expliquer, mais je crains qu’il n’ait pas compris.

 

Alors aujourd’hui, quand je te vois enfin pour la première fois, j’ai l’impression de renaître. Une nouvelle vie nous attend. Tu es là, sous mes yeux, contre le sein de ta mère épuisée. Je suis heureux. Heureux et honoré de faire enfin ta connaissance. Enfin, je te rencontre ! Tu es mon enfant, une célébrité dans la famille ! Je ressens une immense fierté me comprimer la poitrine. C’est moi qui ai contribué à ta fabrication. Tu es mon enfant, à moi pour quelques années.

Tes tout petits yeux fermés, ton visage minuscule qui tient dans ma main, tes rides de bébés adorables, tes petits petons à croquer, et surtout ce regard. Ce regard quand tu as ouverts les yeux vers moi. De profonds yeux verts qui m’ont profondément chamboulé. Tu ne le sais pas encore, mais c’est ce regard qui m’a fait prendre conscience que je suis père. Je suis ton papa, maintenant. C’est moi qui vais prendre soin de toi, te nourrir, de protéger, t’aider à faire des devoirs, te gronder, te conseiller, te faire des blagues nulles, te rassurer, jouer avec toi… c’est moi l’heureux père.

Bienvenue Natasha.

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M
Comme c'est joli ! Bravo ma chérie douce.
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Merciiii :)